La mousse au chocolat sans cruauté

Le dessert, c’est toute ma vie. Je crois que petite, je me forçais certainement à manger un repas salé juste pour la perspective d’engloutir du chocolat à la fin. Si j’avais pu commencer par un dessert de la taille d’un menu maxi best of pour finir sur un petit ramequin de petits pois, j’aurais pris bien plus de 3 repas par jour – et explosé la courbe de poids de mon carnet de santé. Aujourd’hui, mes desserts tentent tant bien que mal de s’inscrire dans une démarche de réduction du sucre, des déchets et de la cruauté. Pour moins culpabiliser et ne pas faire payer la planète pour mon addiction au glucose.

La mousse au chocolat, ça a longtemps été mon dessert préféré. Parce que c’était certainement le plus gros au self-service de la cafétéria Eris où j’allais avec mon papa le samedi après les courses. Je me souviens de la frustration immeeeeense que je ressentais quand l’arrondi de ma cuillère m’empêchait de racler le fond de la coupe. Oui j’ai eu une enfance difficile.

En version bobo-Josette, la mousse devient vegan et servie dans des bocaux vintage steuplaît.

Pour autant, j’ai très peu exploité cette recette en cuisine. Après ma vie de rockstar parisienne à écumer les restaurants étoilés, je l’ai sans doute snobée pour des créations plus « waouh », ou plus probablement, plus indécentes (coucou le cheesecake snickers-nutella-oreo-nappé de caramel au beurre salé et servi avec une boule de glace au beurre de cacahuète). Je l’ai redécouverte quand j’ai commencé à manger plus sain faire du houmous pour l’apéro (ou des falafels) et que ma passion de la réduction des déchets m’a amenée à réutiliser tout ce qui passait par ma cuisine. L’aquafaba est donc entrée dans ma vie, cette texture de blancs en neige obtenue en fouettant l’eau de cuisson des pois chiches et certaines autres légumineuses. Et non, elle n’a pas le goût d’un apéro libanais.

À la base ça ressemble à ça. Et puis ça monte, ça monte…
Téma la texture aérienne de fou

J’ai testé la version zéro déchet, avec des pois chiches achetés en vrac, mais l’eau ne monte pas très bien. Ma frustration, en revanche, après 24h à faire tremper les pois chiches puis 3h30 à les cuire sur une plaque à induction gourmande en énergie non renouvelable, est montée en grêlons (c’est comme monter en neige, sauf que ça peut faire des bleus). Je suis donc rapidement revenue à ma boîte de pois chiches, pas très écolo, mais mise en conserve localement. J’avais aussi l’impression de faire tourner la boîte de ma copine qui fabrique ces conserves, on se déculpabilise comme on peut.

Une fois qu’on maîtrise la technique, on peut faire des mousses d’à peu près ce qu’on veut. À Noël j’ai tenté la verrine de mousse d’asperges et de petits pois et son saumon gravlax maison. De quoi ouvrir en douceur un repas de fête et se déculpabiliser par avance. (oui j’ai un rapport très pathologique avec la nourriture, mon psy est au courant).

La recette de la mousse au chocolat vegan (qui n’a pas le goût du houmous)

  • Le jus d’une grande boîte de pois chiches (environ 300g de jus), préalablement placée au frigo (ou 30 min au congélateur)
  • Le même poids en chocolat – j’utilise la moitié en chocolat pâtissier à 55% et l’autre moitié en 70% parce que je l’aime trèèès fort.
  • 2 cuillères à soupe de sucre glace (mais c’est très facultatif, tout dépend du type de chocolat utilisé et des palais des convives). 
  • Optionnel : Une dizaine de fèves de cacao concassées.

Monter l’eau de pois chiches (aquafaba) en neige à l’aide d’un fouet électrique. Pendant ce temps, faire fondre le chocolat au bain marie. Une fois fondu, y rajouter si besoin le sucre glace puis le laisser refroidir 10-15 min. 

Mélanger 3-4 cuillères à soupe de l’aquafaba avec le chocolat fondu pour le détendre. Puis verser le reste en deux ou trois fois, en mélangeant avec une spatule pour ne pas casser la structure de la mousse. 

Ajouter ensuite les fèves de cacao concassées pour apporter du croquant. Vous pouvez également les saupoudrer à la fin sur le dessus des ramequins.

Fèves de cacao « Aelan » directement importées du Vanuatu

Répartir le mélange dans des petits ramequins, et placer le tout au frigo. On peut aussi les mettre d’abord 10 à 30 minutes dans le congélateur pour que la texture fige plus rapidement. En version été, je les laisse au congélo pour en faire un sorbet très chocolaté et léger. Deux recettes en une !