5 façons de survivre à l’hiver calédonien

Je n’aime pas l’hiver. J’ai décidé de l’accepter quand j’ai acheté un jacuzzi gonflable pour me réchauffer sur ma minuscule terrasse, et que je passais plus de temps à me contorsionner pour le contourner et accéder à ma buanderie, plutôt qu’à y prendre l’apéro quand le chauffage d’appoint hyper bruyant (qui tient plus du sèche cheveux niveau bruit et efficacité – bonjour la détente) ne m’a plus permis de faire monter l’eau à plus de 22º. Depuis, j’ai du trouver d’autres façons de survivre entre juin et septembre.

Alors oui, en vivant sur une île tropicale avec ensoleillement moyen de 7h par jour, et une température moyenne de 24º toute l’année, ça peut paraître soit complètement légitime (il fait humide, on a des rafales de 30kts qui te glacent le paréo, pas de chauffage et les lieux de loisirs nocturnes sont de grandes terrasses HYPER BIEN exposées aux 5 mois de pluie annuels), soit délirant (oh la pauvre, elle est obligée de mettre un lycra pour se baigner). Ma propre opinion penchait plutôt pour la 2ème version quand je suis revenue de 10 ans à vadrouiller entre l’Europe et la Cordillière des Andes, mais je me suis vite « tropicalisée » à nouveau. 

Ok, les hivers peuvent ressembler à ça, mais il ne faut pas se fier à la couleur de l’eau… oui, 22º c’est froid !

Mais que la frilosité soit l’apanage des insulaires chanceux ou non, j’ai quand même décidé de tirer profit de ces 3-4 mois glaciaux qui m’attendent (jusqu’à 17ºC le matin au réveil, heureusement que mon bureau est dans la chambre d’à côté et que je peux y aller avec ma couette) et de lister les petites réjouissances de cette saison « moins chaude » comme l’appellent les moqueurs. De quoi donner un twist tropical au hygge, cet état d’esprit douillet et chaleureux de nos lointains cousins les danois. 

#1 – Abuser de gastronomie savoyarde

Ou auvergnate, ou canadienne, ou n’importe quelle origine qui regorge de mets bien gras. Nous sommes le 26 mai et j’ai inauguré la saison de la raclette hier soir, et mon estomac a trouvé cette idée brillante. Bonus points si le festin se fait dans un cadre de conte de fées hivernal (no offense contre l’appart’ des quartiers sud qui m’a accueillie comme une reine). Pour éviter l’endormissement sur la route après cet excès de fromage, on peut choisir un gîte douillet et cosy, avec option petite rando matinale pour se donner bonne conscience le lendemain. L’Auberge du Mont Koghi sert de très copieuses formules raclette, fondue ou tartiflette et propose un hébergement en gîte dans la forêt. La Cabane de la Vallée, plus confidentielle et rustique, est un petit hébergement dans une grande propriété qui vous servira un plateau raclette sur votre terrasse, accompagné d’un dessert à l’hibiscus, que Christine cultive et transforme avec amour sur son terrain. Prévoir plaids, grosses chaussettes et un bon bouquin pour un weekend de retraite gastronomique. Et pour les inconditionnels de leur home sweet home, pensez à la Crèmerie du caillou pour vous fournir avec les meilleurs fromages. 

La Cabane de la Vallée, qui porte bien son nom
Et la version camping de la gastronomie hivernale : le camembert braisé !
#2 – Observer les baleines 

Les mois les plus froids pour nous sont aussi ceux durant lesquels les baleines à bosse viennent se réchauffer dans nos eaux tropicales. Ce climat plus doux leur permet de s’accoupler sans geler leurs chances de reproduction, et de mettre au monde leurs petits. Une particularité de cette espèce que vous pourrez observer est que le mâle chante pour attirer une demoiselle, vous pourrez donc entendre leurs mélodies si vous tendez l’oreille. Attention toutefois, afin de protéger l’espèce et de leur donner envie de revenir faire du tourisme s*xuel chez nous, l’observation des baleines est soumise à des règles très strictes, pour limiter les interactions et leurs durées. Il existe de nombreuses façons d’aller leur faire coucou : à pieds par le cap N’Dua, en passant le weekend à l’îlot Casy ou en croisière en catamaran. Cette dernière méthode est ma préférée (parce qu’on peut toujours se faire un plateau de fromage et un verre de vin au chaud dans le carré en cas de mauvaises conditions), et je vous recommande vivement de contacter Fred de Dal’océan pour une expérience unique, sa connaissance du lagon et sa convivialité. 

Et même si on rate les baleines, la balade en vaut le détour…
#3 – Gambader en forêt

Même si le climat nous permet de faire un peu ce qu’on veut niveau activités en plein air, c’est quand même plus agréable de se dépenser sans se transformer en flaque d’eau, fut-ce à cause des précipitations abondantes ou de la température qui ferait cuire un oeuf en 10 minutes. Pour ces raisons, la période des raids se concentre sur les quelques mois les plus frais. Des occasions saines de découvrir d’autres paysages à couper le souffle (et pas seulement à cause du dénivelé positif), de se dépasser et de partager un moment convivial avec d’autres personnes passionnées de traversées de rivières et de camelbacks qui fuient. Pour rester informés du calendrier des raids, n’hésitez pas à suivre le groupe Facebook Trailers NC. Et à défaut d’un trail, la NC nous offre aussi de nombreux sentiers de randonnée plus ou moins faciles, qu’on profitera d’arpenter à la saison fraîche et verte. 

Le pic Malawi, au retour t’as mal partout…
#4 – Buller au spa

Vous l’aurez compris, île paradisiaque ou pas, qu’il s’agisse de faire la sirène pour nager avec les tortues, de prendre l’apéro au bord de la piscine ou de sauter d’une cascade, je ne mets pas un orteil dans l’eau entre avril et septembre (oui, mon degré de frilosité est de 9 sur l’échelle de Richter). Sauf si l’eau est chauffée et que je peux allier cette activité à une glande intensive, accompagnée d’une bonne tasse de thé et de copines pour papoter. C’est d’ailleurs le seul moment de l’année où on peut vraiment profiter d’aller barboter dans l’eau à 37º d’un jacuzzi ou transpirer au hammam, alors j’en profite à fond. Mon spot préféré est le spa Deep Nature du Méridien, avec sa vue sur mer parfois déchaînée et son bar à tisanes. Mais si l’occasion le permet, je suis aussi très fan de weekends détente dans des endroits qui rivalisent avec des écolodges balinais : le Lodge Terre de Soleil et le Betikure proposent des hébergement cosy et luxueux avec jacuzzi privatif, et on trouve aussi quelques pépites sur Airbnb. Profitez de mon lien de parrainage si vous n’êtes pas encore inscrit pour obtenir des réductions sur votre premier voyage. 

#5 – Se régaler avec les légumes d’hiver

Parce que Josette ne se refait pas, cette liste commence et se termine par l’estomac. Les mois les plus frais en NC sont les plus propices à la récolte des choux-fleurs, brocolis et patates douces, pour ne citer qu’eux. En gratin, en soupes ou en frites, ce sont autant de prétextes pour se réchauffer près du four et partager un bon repas accompagné d’un verre de vin rouge, qu’on a du mal à apprécier en plein été. Redécouvrir les saisons et les légumes calédoniens a été un petit challenge pour moi quand je suis revenue m’installer au pays, et que j’avais souscrit à un abonnement de paniers d’agriculture responsable via l’Écopanier. Au final, je me réjouis de vivre selon les saisons et de laisser mon organisme (et surtout mon estomac) se réchauffer naturellement à base de gratin de chouchoutes à la béchamel. Pour les amoureux des repas sans cruauté, je vous invite vivement à goûter à la table d’hôtes pas comme les autres de l’Écolieu de Gaia que je vous décris en mots et en images dans cet article, pour une expérience complètement ressourçante et dépaysante au coeur de la permaculture. Et pour les gourmands qui préfèrent le plan canapé – Netflix, je vous partage ma recette de chips d’épluchures de patates douces, pour ne pas perdre une miette des trésors du potager et faire un apéro zéro déchet !

 

Les chips d’épluchures de patate douce

Rincer et éplucher les patates. Mettre les épluchures dans un saladier et les arroser généreusement d’huile d’olive, sel, poivre et curcuma de Boulouparis. Les places sur du papier sulfurisé sur la plaque du four et faire crépiter 10 minutes à 200ºC. Servir avec un houmous rallongé à la crème de soja pour une belle onctuosité. 

Et vous, quelles sont vos réjouissances de la saison fraîche ?