Chiller sur l’île d’Ouvéa en 3 jours

Avec une route principale qui sillonne l’île du nord au sud sur 50km de plage, difficile de ne pas se laisser porter par le rythme local “casse pas la tête” d’Ouvéa, la plus sauvage des trois îles Loyauté de Nouvelle-Calédonie. Nous avons choisi de louer un scooter pour découvrir l’île en toute liberté, ce qui nous a permis d’accéder à des endroits insolites. Ayant organisé notre séjour un peu au pied levé, nous n’avions pas booké d’excursion particulière et nous sommes arrêtés au gré des paysages et des petites plages surprise, de couchers de soleil en lancer d’épervier, en passant par de jolis trous bleus. Parmi nos coups de coeur :

La plage de Tiberia

Au nord de l’île, dans la baie d’Ognat, nous avons apprécié cette plage avec son joli escalier qui l’emmène à l’écart de la route (non pas que la circulation soit très dense…) La plage regorge d’arbres et de petites grottes sous lesquels vous pourrez vous abriter du soleil. Après une bonne baignade, arrêtez vous au snack du Soleil Levant : un accueil traditionnel avec deux formules au choix, plat du jour ou buffet. Le plat du jour à 2.500 F était composé de poisson grillé, de gratin de patates douces, de salade de papaye verte, et de frites de manioc. Pour 500F de plus, la formule buffet proposait le même menu avec un bonus de gratin de crabe, on vous laisse deviner quelle formule nous avons choisie 😀 Le repas est arrosé d’un généreux pichet de citronnade maison, qui est le bienvenu après la matinée à griller sur la plage.

J’avais pourtant toujours imaginé le « stairway to heaven » comme un escalier qui montait…
Après un bon repas au Soleil Levant, il est conseillé d’aller se coucher.

La plage de Mouli

Pour chiller avec classe, n’hésitez pas à passer une journée au Paradis d’Ouvéa. En déjeunant au snack ou au restaurant il est possible de profiter des transats quatre étoiles. La plage en compte moins d’une dizaine donc aucun risque d’allergie au tourisme de masse, mais installez votre serviette avant midi car les places sont chères. La restauration est correcte sans grande surprise, pour des prix quand même bien supérieurs aux quelques autres très bonnes tables de l’île, mais c’est le prix à payer pour se faire apporter ses frites de patate douce sur son transat. En y allant vous passerez sûrement sur le célèbre pont de Mouli, arrêtez vous le temps d’une photo, et peut-être d’un coucou à une raie manta, majestueuse vue d’en haut.

Une baignade bien méritée après une marche d’au moins 15 mètres depuis mon transat.
La petite plage sous le pont de Mouli, qui sert surtout de mise à l’eau pour les promeneurs palmés venus traquer la raie manta.

La plage d’Hanawa

Cette plage oubliée se situe au point le plus étroit de l’île, là où la route principale passe de la côte ouest à la côte est. Elle est peu fréquentée du fait de son récif proche du bord, empêchant de patauger dans une profondeur convenable, et de son exposition aux alizés qui rend la mer plus agitée que sur la côte ouest. Nous nous y sommes arrêtés pour siester à l’ombre d’un pandanus, attirés par ses nuances de bleu captivantes et le souffle des alizés qui nous a tenus au frais.

La plage d’Hanawa et son voisinage fleuri.
Élu meilleur spot de sieste de l’année 2019.

En repassant sur la côte ouest, en descendant vers le sud, se situe le snack Okafika que nous avions désigné comme la cantine officielle de notre séjour. L’accueil de Muriel et Jean Yves, leur menu à tomber par terre et leurs conseils précieux sur les trésors de l’île nous ont grandement aidés à passer un séjour inoubliable. Tombés sous le charme d’Ouvéa il y a cinq ans, ce couple de calédoniens aux origines antillaises a repris le snack délaissé depuis plusieurs années et pour en faire un paradis culinaire. Loche bleue sauce massala, saumonée sauce piquante, rougail de tomates à la mangue, gratin de brocoli et papaye verte, riz safrané… tout est délicieux, et les desserts ne nous laissent pas non plus en reste : ne manquez pas de goûter la mousse au chocolat délicatement relevée aux épices exotiques et le blanc manger coco, tellement vanillé qu’il croustille sous la dent. Muriel propose également des jus de fruits frais, et je me suis hydratée principalement de jus de corossol pendant ces 3 jours.

Le tartare de poisson frais au citron vert, salade de papayes vertes et citronnade maison.
La loche bleue sauce vanille.
La saumonée en sauce piquante.
La mousse au chocolat aux épices ultra ferme et le crumble de papayes.
La boisson énergétique locale : le jus de corossol.

La plage de Saint-Joseph

Le district de Saint-Joseph est connu pour son église, construite au début du XXème siècle et célèbre pour son magnifique plafond en bois voûté. Mais ne manquez pas cette énième plage, en empruntant la route qui longe la mer vers le nord. Nous nous sommes arrêtés pour caresser son sable farineux et shooter une chorégraphie entre les bois de fer. La route est peu fréquentée, idéale pour une balade à pieds accompagnée de quelques chiens du voisinage qui vous escorteront volontiers pour vous montrer le chemin. C’est aussi par là qu’a lieu l’excursion vers la nurserie aux requins.

La majestueuse barrière de la chefferie qu’on croise dans quelques districts de l’île.
Messe avec vue.

Et sur la route…

Entre deux sessions de sieste sur la plage, n’oubliez pas d’ouvrir les yeux pour découvrir les merveilles cachées d’Ouvéa. Parmi elles, le trou aux tortues et le trou d’Hanawa, deux cratères creusés par la force des vagues à l’intérieur des terres. Le premier est une véritable piscine naturelle pour les tortues et les enfants de l’île, le second n’est pas accessible à la baignade (à moins d’apporter son matériel de spéléo et d’accepter de laisser un peu de soi sur le corail acéré). Ne manquez pas non plus d’observer les falaises de Lekiny, depuis le rivage d’en face. Il est possible de les rejoindre à pieds à marée basse, mais attention au courant dans le chenal. Le spectacle de ces formations coralliennes sur plusieurs dizaines de mètres est hypnotisant. Nous avons entendu beaucoup de bien de la balade à la nurserie aux requins qui s’organise sur une journée avec Antoine, que nous n’avons pas faite par manque d’organisation et à cause de la houle de fond quand nous y étions, mais nous ne manquerons pas de le contacter lors de notre prochain séjour.

Le trou bleu d’Hanawa et son gîte voisin abandonné.
Les falaises de Lekiny.