DIY : lessive et produit vaisselle maison

En bonne Josette des temps moderne, je DÉTESTE le ménage. Même avec un appartement de taille tout à fait modeste, j’ai l’impression que les corvées reviennent encore plus souvent que mes fringales de beurre de cacahuète ou mes envies de shopping déco compulsif et assumé. Et depuis que je travaille de la maison, le cauchemar a empiré : vitesse d’auto-salissage de chaque pièce multiplié par 2, distraction permanente par la vision de chaussettes qui traînent, chute de productivité liée aux « petites tâches quotidiennes » qui grignotent mon emploi du temps… Bref. Je ne viens hélas pas vous donner la recette miracle pour remédier à cette équation délicate (ah si : prendre une femme de ménage, thank you Captain Obvious). En revanche, je vous propose de relier l’utile à l’écolo, à défaut d’agréable.

Savoir que mes – beaucoup trop nombreuses – vaisselles et lessives hebdomadaires contribuent un peu moins à la mutation génétique des poissons, au génocide des orangs outans et à la fonte des glaciers comme des Magnum dans mon congélo, ça ne me fait pas adorer les tâches ménagères comme cette schyzo de Blanche Neige, mais ça me met un poil moins en rogne contre Babylone.


Mes 2 recettes sont à base de savon de Marseille. Sur mon île à 18.000km de la Bonne Mère, vous me direz que l’empreinte carbone de mon cycle de 30 minutes n’est pas terrible, mais je n’ai pas trouvé d’alternative locale qui ne déforeste pas l’Indonésie pour ses palmiers à huile. Il y a encore du chemin, mais je réduis l’empreinte (et je blanchis un peu ma conscience) en me faisant ramener du savon par des proches qui vont en France, dans la version sans emballage de Marius Fabre. Il existe encore très peu de savonneries qui respectent la vraie recette du savon de Marseille, sans glycérine ajoutée et avec 72% d’huile d’olive minimum. Et même quand ils la respectent, j’ai constaté chez 2 d’entre eux (sur 4, l’espèce est en voie de disparition) l’usage d’huile de palme pour compléter l’huile d’olive. Il faut faire attention à choisir son savon bien vert, et pas en paillettes car je n’en ai pas vu sans huile de palme pour l’instant.

Une fois qu’on a trouvé le graal, on peut s’intéresser aux autres ingrédients, eux aussi joyeusement importés dans notre paradis loin de tout :

  • Le vinaigre blanc, qu’on trouve en vrac ou emballé, mais le prix de la version écolo est six fois supérieur à la version qui tue les tortues. Paie ton casse tête. Perso j’alterne.
  • Le bicarbonate de soude, assez facile à trouver dans des qualités, grammages et goûts différents. Je prends le plus fin pour faire un maximum de choses avec (dentifrice, banana bread, détachant… appelez-le maman).
  • Les cristaux de soude, qu’on trouve en petits paquets dans les magasins bio ou en gros chez Mesachimie.

Pour donner une jolie odeur à tout ça, on a un nouveau challenge. Les huiles essentielles, c’est censé être un médicament et c’est hyper énergivore à produire. Les fragrances sont plus appropriées, mais on n’en fait pas localement. Perso je laisse mes produits nature, mais vous pouvez soit utiliser un hydrolat local en eau de rinçage (le niaouli de Boulouparis est très frais et léger), soit choisir une HE locale au rendement élevé (toujours à la distillerie de Boulouparis, combava pour des notes exotiques, ou fausse bruyère et son odeur délicatement fleurie).

Maintenant que je vous ai bien dégoûtés de cette initiative green et conscious avec tous ses inconvénients, je vais vous parler des bénéfices :

  • Mon linge n’est plus imbibé d’une odeur chimique entêtante pleine de perturbateurs endocriniens. On y prend goût en retrouvant un odorat, et l’odeur des laveries quand je pars en voyage devient difficilement supportable.
  • Je n’ai plus les mains toutes fripées après un marathon de vaisselle. Je déteste les gants, et surtout je casse tous mes verres quand j’en utilise, à croire que le caoutchouc rose de Mapa me transforme en Hulk.
  • Je n’ai plus ces flacons en plastique hideux remplis d’un liquide vert (je vous dis : y’a un truc avec Hulk) qu’on va jeter au bout de quelques semaines, pour qu’ils s’entassent en espérant peut-être être recyclés une fois, et rester sur terre pendant 400 ans ensuite…
  • Et la récompense la plus gratifiante : j’ai l’impression d’apporter mon petit grain de sable à une cause qui me tient à coeur, en rendant ma corvée un peu plus verte.

Bon, ça vous a motivés ? C’est parti pour les recettes !

Le liquide vaisselle vert mais pas Hulk-isant

Ingrédients :

  • 2L d’eau (du robinet hein, pas besoin d’aller chercher de l’eau pure des Alpes)
  • 200g de savon de Marseille râpé
  • 2 cuillères à soupe de cristaux de soude
  • 2 cuillères à soupe de bicarbonate de soude
  • 2 cuillères à soupe de vinaigre blanc

Faire bouillir l’eau et y jeter le savon de Marseille sur feu doux. Remuer de temps en temps. Quand le savon a entièrement fondu, retirer la casserole du feu. Laisser tiédir puis ajouter le reste des ingrédients. Une fois complètement refroidi, transvaser le mélange dans une bouteille ou un flacon pousse-pousse. (ça a un nom ce type de flacons dans le monde des adultes ?)

La lessive qui sent bon le silence olfactif

Ingrédients :

  • 2L d’eau
  • 100g de savon de Marseille râpé
  • 2 cuillères à soupe de bicarbonate de soude

Procéder de la même façon que pour le liquide vaisselle. Utiliser une petite tasse à café par lessive ou un peu plus si vous sortez d’un cours de crossfit en février. Comme dit plus haut, vous pouvez aussi y ajouter des fragrances, hydrolats ou huiles essentielles. Ou choisir d’utiliser comme assouplissant un demi-verre de vinaigre dans lequel vous aurez fait macérer des écorces d’orange ou de pamplemousse.

Je vous souhaite de belles corvées qui contribuent à la survie des orangs outans !